« Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple »
Jésus Christ selon saint Luc 14, 25-33
Suivre Jésus : mieux qu’une histoire d’amour
Zachée avait une très grande envie de rencontrer Jésus mais il était complexé par sa petite taille, par sa profession : chef des collecteurs d’impôts, par le rejet des juifs parce qu’il collaborait avec les occupants romains mais aussi des autorités religieuses tellement il faisait un métier impur… Il connaissait tout le monde, mais tout le monde se méfiait de lui. Quand Jésus lève les yeux sur lui perché dans son sycomore, et lui demande de demeurer chez lui, Zachée oublie tous ses complexes, accueille Jésus comme un roi, lui montre qu’il le préfère à tout l’argent qu’il a,à toutes les exclusions qu’il vit, toutes les affaires louches qu’il a trafiquées… Et Jésus le reconnait comme un vrai fils d’Abraham, un blessé qu’il vient guérir, un pécheur à qui il peut tout pardonner. Voilà une rencontre amoureuse possible entre Jésus et chacun d’entre nous, quel que notre âge, nos histoires de famille heureuses ou malheureuses, nos envies de mourir ou de vivre… Je suis appelé à devenir disciple tel que je suis, à devenir même ami de Jésus parce qu’il m’appelle à demeurer avec lui chez moi, dans mon quotidien…
Prendre sa croix et son portable
Il semble que la grande histoire de la rentrée au collège, au lycée, à l’école (?) et en famille, c’est le portable et les heures passées sur internet ou au téléphone… Pour le collège, malgré les difficultés pour déposer à l’entrée et en rendre les portables à la sortie, il semble que cela favorise une plus grande concentration pour ne faire qu’une seule chose pendant les longues heures de cours et devenir davantage participant ; à la récréation, on peut se parler et se rencontrer facilement, on peut jouer et monter des projets communs entre toutes les classes… L’absence de portable est une forme de croix à porter, mais la rencontre directe avec les autres me rend beaucoup plus vivant et me permet de grandir en confiance et en maturité. J’expérimente que je suis né pour la rencontre avec les autres et j’aime cela…En famille, c’est à la fois simple parce que l’on peut parler clairement l’âge de l’achat du portable ou les heures d’accès à internet : je vois que les parents ont envie de nous faire confiance et que les conditions d’utilisation évoluent en fonction des âges, de la maturité et de la loyauté envers les règles fixé »es. C’est plus complexe aussi, car j’ai l’impression que les parents ne me voient pas grandir et pensent que je suis toujours leur petit enfant; je suis tenté de leur mentir quand j’essaie de prolonger une conversation avec mes amis, je suis tenté de faire faire du chantage pour leur rappeler que tous les autres sauf moi ont des règles beaucoup plus souples pour avoir accès à internet, j’essaie de jouer la victime quand j’essaie de transgresser les choses convenues…Cà peut devenir lourd, pourtant je sais que je les aime et que le portable n’est pas une croix qui divise mais une chance pour ne pas faire n’importe quoi. Je veux vraiment honorer mon père et ma mère, mais c’est un vrai défi de trouver notre juste place comme fils ou fille avec papa et maman…
Avant de bâtir une tour ou de partir en guerre
Prendre du temps pour s’asseoir, calculer son argent, mesurer ses forces, oser avoir de grands rêves et croire en mes vraies capacités, demander conseil à son parrain ou sa marraine, ou un ami sûr, accepter de se faire aider ; ne pas croire que tout est fini et que je vaux rien si je dois renoncer à mon projet ; croire que l’on apprend beaucoup de ses échecs pour pouvoir repartir sur un autre pied et se remobiliser…Il y a une grande joie à déposer ses cartables, ses instruments de travail au pied de l’autel comme si en les posant on le confiait au Seigneur… Comme le jeune qui accepte de remettre à l’apôtre André ses 5 pains et ses 2 poissons et les donner à Jésus, nous savons que Jésus les reçoit, remercie son Père de qui vient tout don. Il nous les rendra à la fin de la messe et nous pourrons dire MERCI, nous sentir envoyé à vivre notre travail comme une participation à la poursuite de la Création pour rendre notre terre plus humaine, plus aimante, plus lumineuse.
Amen.