« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 21, 1-19
Après la résurrection : les disciples retournent à leur vie quotidienne, leur travail, leurs occupations.
Jésus se manifeste à eux, mais discrètement. Pas de révélation éclatante ; les disciples ne le reconnaissent pas tout de suite. Comme les disciples d’Emmaüs, qui ne l’ont pas reconnu.
C’est par une action que Jésus se fait reconnaitre : il donne du poisson en abondance ! Cela rappelle aux disciples ce qu’ils ont vécu dans le passé… De même à Emmaüs : la fraction du pain. C’est la « signature » de jésus, ce qui le fait reconnaitre. Jean est le premier ; chez lui, les yeux du cœur sont les yeux de la foi. « Il vit et il crut. »
De même pour nous : Jésus ne se révèle pas à nous par des signes extraordinaires. Mais par des signes qui nous rappellent ce que nous avons partagé avec lui. Voilà pourquoi il est important de faire mémoire de notre itinéraire de croyant.
Le repas : Jésus veut qu’ils apportent du poisson qu’ils ont pêché ! Comme à la multiplication des pains : pas de multiplication s’il n’y a pas l’apport d’un jeune garçon (5 pains d’orge et 2 poissons).
Ce repas est un partage : chacun contribue ! Pensons à ce qui se passe dans chacune de nos eucharisties : le pain ne tombe pas du ciel ! C’est le « fruit de la terre et du travail de mains humaines ».
Dieu veut des collaborateurs : il nous associe à la création ; il nous associe à notre salut.
Méditons le bel échange entre Jésus et Pierre. Trois fois, Jésus demande à Pierre : « M’aimes-tu ? ». Rappel du reniement de Pierre pendant la Passion : « avant que le coq chante, tu m’auras renié 3 fois ».
Jésus va confier une mission à Pierre, mais il faut que Pierre comprenne pourquoi Jésus a confiance en lui, alors qu’il l’a renié. Pierre ne doit plus s’appuyer sur son assurance vaniteuse (moi, je ne t’abandonnerai pas !), mais sur la confiance que Jésus met en Lui.
Nous aussi, quand nous ne savons pas trop si nous aimons le Seigneur Jésus, disons non pas « Oui, Seigneur je t’aime », mais, comme Pierre, disons :« Tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ! ». Notre assurance : non pas les prières que nous faisons pour dire à Dieu que nous l’aimons, mais les actes que Jésus a faits pour nous prouver son amour : il a donné sa vie pour nous.
Nous allons bientôt accueillir un nouveau pape, un nouveau successeur de Pierre. Il va entendre ce que Jésus dit à Pierre dans cet évangile par trois fois : sois le berger de mes brebis. Cet homme, quel qu’il soit, aura besoin de faire confiance à d’autres : personne, dans l’Eglise, dans le peuple de Dieu, ne reçoit une mission pour exercer seul un pouvoir sur d’autres. Cet homme aura besoin de se savoir aimé par Jésus comme Pierre a été aimé ; non pas pour ses qualités propres, mais en raison d’une relation d’amour et de confiance.
Prions pour que ce nouveau pape ne fonde pas sa mission sur l’idée qu’il serait le meilleur, mais sur la certitude d’être un pécheur pardonné, qui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ! ».
Nous aussi, quelle que soit notre mission dans l’Eglise, quel que soit le service que nous sommes appelés à rendre au service de nos frères, nous avons besoin de fonder notre confiance. Demandons au Seigneur de la fonder, comme Pierre, sur la confiance que Jésus met en nous : « Seigneur tu sais tout ; tu sais bien que je t’aime. »
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