Prendre le chemin de la fraternité, c’est une question vitale pour notre communauté paroissiale. Au début du chapitre 18, ce sont les disciples qui s’approchent de Jésus et lui disent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux et il déclara : « Amen je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant ; celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.» Voilà sans doute le cœur de l’évangile de Matthieu pour vivre l’expérience du royaume des Cieux. S’accueillir les uns les autres comme des enfants. « Il est là, au milieu de nous, quand nous nous réunissons à 2 ou 3 en son nom. » Voilà ce que nous sommes appelés à devenir dans notre communauté paroissiale… Voilà comment nous avons à devenir « guetteur » dans notre communauté pour nous accueillir ainsi… Nous devons mettre des mots sur nos conflits, chercher à les traverser, avancer vers le pardon comme nous le demandons chaque jour dans le Notre Père. (Je m’inspire de « Vers Dimanche » dans Prie en chemin)
Il est normal qu’il y ait des tensions, des désaccords, des conflits dans une communauté faites d’hommes et de femmes si divers par l’âge, les origines, les différents services. Chacun est bien disciple de Jésus, membre de son église et cherche à aimer comme Jésus l’aime. Pourtant, il nous arrive de commettre des péchés, c’est-à-dire d’agir en opposition avec l’esprit de l’évangile : mentir, faire sentir son pouvoir sur autrui par une forme d’emprise, médire de son prochain… Jésus propose un remède simple : le dialogue seul à seul avec celui qui a commis un péché contre moi. Oser aller le trouver et essayer de lui faire prendre conscience de ce qui ne va pas et trouver ensemble un chemin différent. Jésus, ouvre mes oreilles pour faire des reproches à celui ou celle qui a commis des péchés contre moi.
Si cette démarche ne réussit pas, alors il s’agit d’élargir le cercle et chercher deux ou trois personnes qui joueront le rôle de témoins dans l’affaire. Je ne suis plus seul à régler l’affaire, mais l’affaire qui me concerne, gène aussi d’autres. Jésus, ouvre mes oreilles et mes lèvres pour oser faire la vérité avec celui qui m’a offensé en me faisant aider par d’autres.
Devant l’Église : C’est l’église qui est concerné car tout péché contre la fraternité freine l’avancée du corps du Christ. Jésus aussi nous dit que ce qui est tenu secret sera révélé au grand jour. Nous en avons l’exemple ces derniers temps avec tous les abus tenus longtemps cachés : aujourd’hui, nous pouvons ajouter de demander à l’église d’écouter les victimes et de ne pas protéger l’institution. Seigneur ouvre mes oreilles pour faire église avec d’autres et croire que celle-ci est animée par l’Esprit-Saint.
« Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » Cette phrase est mystérieuse, elle est à laisser descendre en nous. Elle nous dit l’urgence de la conversion et du pardon à donner et à recevoir. Il y a un lien entre ce qui se passe sur la terre et ce qui se passe au ciel. Nos actes nous engagent dès aujourd’hui. Jésus, ouvre mes oreilles, mes lèvres et mon cœur pour faire les démarches de pardon et de réconciliation que j’ai à faire tant qu’il n’est pas trop tard.
La force de la prière. Nous ne pouvons contraindre personne à pardonner et à se convertir. Ce n’est pas en notre pouvoir. Nous avons à respecter la liberté et le temps de l’autre. Mais ce qui nous paraît au-dessus de nos forces ne l’est pas pour Dieu. Lui seul connaît ce qu’il y a dans le cœur humain. Il respecte aussi notre liberté et fait œuvre d’infinie patience. Jésus, fais monter nos prières vers le Père qui t’exauce toujours.
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Amen