Dimanche 15 décembre 2024 – 3e dimanche de l’Avent – Homélie du P. Claude Charvet sj

« Que devons-nous faire ? » (Luc 3, 10-18)

Trois groupes de personnes posent la même question : « Que devons-nous faire ? » Jean Baptiste reste sur le même registre de réponse.

1. Avec les foules : Jean répond : « partage ton vêtement et ton pain « : J’étais nu et vous m’avez habillé, j’avais faim et vous m’avez donné à manger » (Mt 25,35) Construire sa vie sous le signe du partage pour répondre aux besoins fondamentaux de tout être humain. Vivre la joie de donner et de recevoir. Vouloir que sa vie soit sous le signe de la réciprocité, de la proximité, de l’ouverture, de la passerelle, des ponts… Viens, Seigneur Jésus, ouvre mes yeux pour que je voie ce que j’ai à faire vis-à-vis de ceux et celles dont je me fais proche.

 2. Aux collecteurs d’impôts. Ils viennent aussi vers Jean Baptiste, comme ils viendront vers Jésus, l’apôtre Matthieu en est la preuve, alors qu’ils ont la mauvaise réputation d’être des collaborateurs avec les Romains qui occupent le pays. Jean et Jésus sont accessibles même si les « gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux » (chantait Georges Brassens), ils entendent ceux qui veulent changer d’attitude. Jean les incite à pratiquer ce qui est juste : ne rien demander de plus que ce qui est dû, ne pas charger plus le fardeau d’autrui. Viens, Seigneur Jésus, m’aider à pratiquer la justice dans ma vie professionnelle et familiale, sans rien attendre de retour.

3. Avec les soldats : C’est rare que des soldats viennent demander ce qu’ils doivent faire à un homme religieux, mais Jean trouve une réponse adaptée en temps de paix : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort et contentez-vous de votre solde. » Rien de révolutionnaire : simplement être un bon soldat, ne pas exercer un pouvoir excessif. Viens Seigneur Jésus, m’apprendre à tenir ma place, rien que ma place mais toute ma place pour être fidèle à la mission que tu me confies.

4. Avec le peuple en attente. Luc parle du peuple que Dieu a choisi, celui avec lequel il a fait une alliance, celui qui est son partenaire privilégié. Ce peuple attend plus, attend le Messie, attend le Christ. Alors Jean fait son témoignage révolutionnaire, il ose désigner celui pour qui il parle : Jésus « qui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » Ce n’est pas une histoire d’eau, c’est une nouvelle manière de vivre non pas en effectuant un rituel, mais en recevant l’Esprit Saint, le souffle de Dieu, le feu du buisson ardent, celui qui moissonne le grain pour nourrir les affamés, celui qui brûle la paille qui ne porte pas de fruit. En naissant Jésus nous fait entrer dans une relation de filiation avec son Père… Il nous fait devenir ses enfants bien-aimés.

Viens, Seigneur Jésus, nous ouvrir à cette alliance de filiation. Dans chaque eucharistie, tu nous renouvelles ce geste de te donner tout entier à nous ; nous pouvons rompre le pain et boire à la coupe, tout recevoir et tout donner ; donne-nous un cœur prêt à accueillir ta Bonne nouvelle : ton Esprit et ton feu. Amen.