Dimanche 26 octobre 2025 – 30e dimanche du Temps Ordinaire (année C) – Homélie de P. Claude Charvet sj

« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien »
Jésus Christ selon saint Luc 18, 9-14

On s’était quitté la semaine dernière sur la question « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Nous avons la suite cette semaine avec la parabole du pharisien et du publicain, deux hommes qui ont la foi et qui montent au temple pour prier. Jésus précise qu’il adresse cette parabole à « certains qui sont convaincus d’être justes et qui méprisent les autres » En fait tout homme qui désire prier Jésus, Mahomet ou Vishnou peut se laisser travailler par cette parabole qu’il soit « bon pratiquant » ou « pauvre pécheur »

  1. Deux prières authentiques et complémentaires : le pharisien sait rendre grâce à Dieu « Mon Dieu je te rends grâce », il sait dire MERCI comme

le lépreux samaritain qui revient dire MERCI à Jésus parce sa Parole l’a purifié de sa lèpre et Jésus lui confirme « Ta foi t’a sauvé ». Le pharisien sait dire Merci à Dieu qui lui donne la force de « jeûner deux fois par semaine, de verser le dixième de tout ce qu’il gagne » Il veut dire merci en s’adressant bien au Dieu de l’alliance qui lui a donné d’être créé à son image : il sait donner 10% de son salaire pour le denier du culte (ce serait bien si tout chrétien faisait cela aujourd’hui…  ) il sait dire merci à Dieu en résistant à son besoin irrépressible de consommer de la nourriture, des vêtements ou des écrans… « Mon Dieu je te rends grâce » est une prière authentique qui peut être une offrande de tout soi-même à Dieu à l’image de Dieu qui se donne tout à l’homme en lui proposant de suivre son Fils Jésus. Le publicain pousse aussi un cri authentique : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » il se sait pécheur, il ne le nie pas, mais n’éprouve pas le besoin de détailler sa faute, il se tient à distance, n’osant lever les yeux vers le ciel, se frappant la poitrine. Il est centré sur son manque et se présente à Dieu en grande humilité. C’est une autre forme de prière comme s’il avait compris « Demandez et vous recevrez » ou comme le bon larron « Souviens-toi de moi quand tu reviendras dans ton Royaume ! » MERCI, PARDON, ce sont deux temps authentiques et complémentaires de notre prière quotidienne que Jésus met bien en valeur et qu’il nous propose pour nous faire grandir dans la foi et l’espérance.

  1. Jésus tire deux conclusions de cette parabole :
  1. Le pharisien n’est pas condamné ‘il fit grâce à tous deux » comme Jésus l’avait expliqué dans sa parabole à Simon qui l’avait invité à manger. Seulement il tombe dans le piège de la comparaison-poison qui est sans issue : « Je ne suis pas comme les autres hommes -ils sont voleurs, injustes, adultères- ou comme ce publicain. » Tant que nous sommes dans une perspective de comparaison avec d’autres, de mérite pour nos bonnes oeuvres ou de garantie que nos actes nous obtiennent la vie éternelle, nous restons fermés sur nous-mêmes et nous interdisons à Dieu de nous sauver. C’est gratuitement que Dieu nous sauve, c’est « parce qu’il nous aime tellement » qu’il nous donne son Fils pour nous sauver. Le publicain est sur ce chemin de salut parce qu’il accueille Jésus en ne comptant pas sur ses propres efforts, mais s’ouvrant à sa bonté comme le bon larron ‘Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». C’est Jésus qui le reconnait comme celui qui est « devenu un homme juste »
  2. « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé » En vivant la prière du publicain, nous manifestons que le Royaume est déjà là, que nous recevons le salut, la guérison, l’objet de notre demande dans une gratuité totale que Dieu nous donne, simplement parce qu’il nous aime… MERCI DIEU de nous aimer ainsi.

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