« Si vous aviez de la foi ! »
Jésus Christ selon saint Luc 17, 5-10
« Augmente en nous la foi ! » l’Évangile de ce jour commence par cette demande de Apôtres à Jésus, comme s’ils avaient besoin de passer par un chemin nouveau pour le suivre ou comme s’ils ne voyaient plus le sens de ce qu’ils vivent avec Jésus.
- La foi comme une graine de moutarde, la plus petite graine du jardin potager, qui grandit, devient l’arbre le plus grand du jardin et les oiseaux du ciel peuvent y faire leur nid. La plus petite graine que Dieu, maître du jardin de la création, donne à l’homme avec la force de déraciner l’arbre de vie qui est au milieu du jardin et de le planter dans la mer…
Autrement dit, comme dans le récit du livre de la Genèse, l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal portent des fruits tellement savoureux, agréables à voir, désirables à manger que je demande à Dieu la foi pour que l’arbre se déracine et aille se planter dans la mer… Enfin on ne parlerait plus du péché originel ! Il faudra attendre longtemps, en regardant Jésus mourir sur le bois de la croix, en entendant Jésus dire au bon larron « Aujourd’hui, avec moi tu seras dans le Paradis » en l’entendant dire « Père, en tes mains je remets mon esprit » pour que la foi en la Parole de Jésus bouleverse toute l’histoire du monde. De l’arbre de la croix jaillit une vie de filiation qui nous permet de croire que rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ. Il nous donne le désir de participer au repas de noce que son Père organise pour tous ses enfants qui ont la foi gros comme une graine de moutarde… Cela vaut le coup de demander à Jésus « Augmente en nous la foi !» - Mais avant de prendre place à ce banquet avec cette parole « viens vite prendre place à table » qui est bien celle que nous entendons à chaque messe « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau », Jésus nous invite à devenir avec lui un serviteur ordinaire, à préparer le repas, à mettre la tenue de service, à nous laver les pieds les uns des autres, à servir jusqu’au bout le maître et les hommes avant de manger et boire à notre tour. Jésus sait reconnaître ce travail comme un vrai service de Dieu et des hommes. Le fils nous apprend que tout travail ordinaire est un travail de fils bien aimé qui sert son Père et que c’est bien la place du fils de servir ainsi. Dans chaque service ordinaire que nous réalisons, c’est bien le désir de fils qui accomplit la volonté de son père. C’est bien cela que Jésus entend à nouveau après sa mort : Tu es bon Fils bien aimé ! Entre dans la joie de ton Père. C’est bien cela que nous vivons en servant à la manière de Jésus comme simple serviteur accomplissant la volonté du Père. Heureux les invités au repas du Seigneur, au repas des noces de l’Agneau. Amen