« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel »
(Jésus Christ selon saint Jean 6, 41-51)
Comme le prophète Élie, comme les juifs qui écoutent Jésus, nous pourrions avoir des tas de motifs de récrimination contre nous-mêmes car « nous ne valons pas mieux que nos pères » et nous restons dans un système de comparaison-poison et nous avons souvent tendance à nous culpabiliser avec très peu d’estime de nous-même… Récrimination entre nous avec ce que Paul note pour les Éphésiens : « amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, méchancetés »… en cela, nous attristons le Saint Esprit de Dieu… » Récriminations contre Jésus qui dit des paroles difficiles à comprendre et contre son Église qui est son Corps et qui est si fragile à faire ce qu’elle dit… Récriminations, récriminations, à croire qu’il n’y a pas que les français à être des râleurs, ou que nous déployons trop vite notre sens des injustices.
Jésus nous invite à nous inscrire dans une autre perspective : oser dire des choses qui donnent la vie, prononcer des paroles qui ouvrent vers les autres et vers Dieu. Ces quinze derniers jours nous invitent à nommer quelques éléments importants :
- « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même » Malgré nos lois républicaines peu favorables à dire explicitement sa foi en Dieu, nous avons pu voir comment les différentes religions ont pu être présentes au village olympique, voir des aumôniers déambuler pour rencontrer des athlètes, les bénévoles, y avoir un lieu multireligieux pour célébrer sa foi et prier, rassembler les responsables politiques et religieux devant Notre Dame de Paris dimanche dernier. Combien d’athlètes, d’arbitres et de volontaires ont tracé sur leurs corps le signe de la croix pour dire merci à Dieu, ou pleurer de désespoir… Combien nous avons compris la motivation de certains athlètes allant chercher plus profond qu’en eux-mêmes le goût « d’aller plus haut, plus loin, plus fort ensemble », trouvant dans l’enthousiasme de la foule des spectateurs une énergie et une audace pour se dépasser. À voir tant de joie et d’allégresse, on peut ré-entendre la finale de la chanson d’Édith Piaf chantée par Céline Dion à la fin de la soirée initiale : « Dieu réunit ceux qui s’aiment ».
- Jésus se présente comme celui qui a vu Dieu, celui qui vient de Dieu, celui qui donne la vie éternelle aujourd’hui : Jésus est celui qui a pu être proche de ceux qui avaient tout perdu argent, réputation ou goût de vivre ; Jésus a compris combien les hommes et les femmes avaient besoin d’amitié réciproque et il a pu rassembler des disciples, des compagnons pour en vivre aujourd’hui. Jésus a su rassembler des amis pour donner un style de vie : donner et recevoir, vivre la générosité et l’hospitalité, la confiance et l’émerveillement. Jésus, c’est un nom que nous pouvons invoquer sans modération parce qu’il fait ce qu’il dit : il sauve de la mort, il ressuscite, il conduit au Père qui nous accueille comme son enfant bien-aimé.
- Alors même si l’enseignement de Jésus peut paraître obscur, nous sommes invités à faire confiance à l’Esprit Saint qui nous a marqué de son sceau au jour de notre baptême : quand nous recevons le corps du Christ à la communion en disant ‘Amen’, nous croyons que c’est bien lui qui vient à moi pour que je sois un vivant et non pas un gisant. Quand je le vois donner sa vie pour moi, en pleine communion avec son Père, je peux manger son Corps pour devenir à mon tour celui qui se laisse transformer par le Père, vivant comme Jésus, aimant comme lui, heureux comme lui. Quand je me retrouve en fin de journée ou au petit matin, je peux laisser l’Esprit parler en moi et murmurer simplement : Père, MERCI. Amen.