Dimanche 20 avril 2025 – Dimanche de Pâques – Homélie du P. Claude Charvet sj

Trois personnages interviennent dans ce texte sur la résurrection de Jésus :

Marie Madeleine vient au tombeau alors que c’est encore les ténèbres, le jour n’est pas encore levé… Son problème : la pierre du tombeau a été roulée ! et elle court dire à Simon-Pierre et Jean, appelé le disciple que Jésus aimait : c’est une disparition inquiétante ! (dirait la police aujourd’hui) Rapt ? Corps introuvable !

Simon-Pierre et l’autre disciple courent vers le tombeau : drôle de jogging matinal !

En se penchant, celui qui arrive le premier voit que ce n’est pas un rapt, car les linges sont posés à plat… Pierre constate ensuite que le suaire est à sa place, roulé à part :

  1. Le tombeau est vide, comme Marie Madeleine l’avait dit et c’est vrai puisqu’ils sont deux pour constater ce vide. Ce n’est pas un radotage de femme… Il n’y a rien à voir et c’est sans doute pour cela que 90% des français ne croient pas en la résurrection.
  2. Ce n’est pas un rapt : pas de trace de violence ni de pillage nocturne d’une tombe… le corps n’a pas été volé, tout est bien rangé, trop bien rangé…
  3. Le corps qui a été enseveli là a été libéré autrement que celui de Lazare. Dans Lazare il a fallu que Jésus demande « Déliez-le, enlevez-lui ses bandelettes ». Ici, pas d’intervention humaine.
  4. Ce qui est arrivé n’obéit pas à l’ordre normal des choses, mais obéit à un ordre autre que scientifique : l’évènement de la résurrection est un évènement de foi ; Pierre et Marie Madeleine n’en sont pas encore là. C’est le disciple que Jésus aimait qui va nous en indiquer le chemin.

« Il vit et il crut. Car ils n’avaient pas encore compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Grâce à la connaissance amoureuse de l’Ecriture, le disciple que Jésus aimait (on est vraiment invité chacun à être ce disciple que Jésus aime), entre dans ce mystère de foi : il voit ce qui est derrière les choses. Son amour lui fait comprendre l’incompréhensible des évènements, il voit en véritable croyant ; on le retrouvera au chapitre 21 de l’évangile : il sera le premier à reconnaitre Jésus, le Seigneur, dans le passant qui se balade sur la plage, il dira alors : c’est le Seigneur !

Depuis Septembre, avec Alexis, accompagné par Gabrielle, nous lisons ensemble l’Ecriture, la parole de Dieu du dimanche suivant. Et chaque fois qu’on lit, le premier mot qui sort de la bouche d’Alexis est « C’est beau », comme si sa foi venait de l’écoute de la Parole de Dieu, de la façon de raconter les actions de Dieu qui aime tellement notre monde, depuis le début de la création, Abraham, Moïse… Dieu est l’œuvre, il agit, il fait voir l’aveugle-né, il étanche la soif de la samaritaine, il ressuscite son Fils Jésus en ce jour de Pâques, il appelle chacun par son nom pour lui dire qu’il l’aime comme son fils bien aimé. Voilà ce qu’Alexis a compris depuis longtemps ce qui se réalise aujourd’hui : en recevant le baptême Dieu vient dire à Alexis : tu es mon Fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie. Je te marque de l’huile sainte et tu deviens Prêtre, Prophète et Roi, je te donne un vêtement nouveau pour que tu sois revêtu du Christ ; comme le Christ, tu es la lumière du monde et les gens, en voyant ta foi vont rendre grâce à Dieu, qui fait de toi un vivant,.

Merci, Alexis de nous permettre ce matin d’entendre que Dieu, en ce matin de Pâques, nous permet de grandir dans la foi et de chanter Alléluia !