Dimanche 31 août 2025 – 22e dimanche du Temps Ordinaire (année C) – Homélie du P. Claude Charvet sj

« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé »
Jésus Christ selon saint Luc 14, 1.7-14

C’est souvent au cours des repas que l’on mesure la qualité des relations entre les personnes : c’est le cas dans les relations entre Jésus et les pharisiens : le plan de table est souvent un casse-tête pour le maître et la maîtresse de maison, les invités ne sont pas toujours clairs sur leurs intentions : viennent-ils se montrer ? tendre un piège à Jésus ? Jésus observe très bien les jeux mondains qui se trament et ose prendre la parole en direction des invités et aussi du maître de maison.

  1. La parabole pour les invités :
    Ils ont envie de passer un bon moment et que le repas de noce soit une belle fête. L’hôte fait en sorte que chacun trouve sa place et se sente accueilli. Jésus rappelle alors une chose toute simple : une place ne se prend pas, elle se reçoit. C’est bien le maître de maison qui vient t’accueillir, qui t’appelle « mon ami », qui te prend par le bras et te donne la place qu’il t’a préparée. Chacun a bien sa place, mais nul n’a le droit de se l’attribuer : je la reçois comme un cadeau, comme une marque de confiance et d’honneur que le maître de maison me fait. Je suis l’ami du maître de maison et c’est lui qui m’a préparé la place qu’il veut me donner. Il a certes une logique personnelle « Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé ».
    Les humbles sont honorés, les importants sont éloignés : voilà la logique de Dieu qui vient bousculer nos stratégies habituelles. Pour que chacun puisse changer d’attitude, Jésus joue avec la menace de l’humiliation que risquerait de subir celui qui ne veut pas recevoir sa place de la main du maître de maison.

    Alors je peux me poser la question : « Suis-je prêt à accueillir la place que je reçois de mon ami ? » Je peux aussi formuler ma prière : « Seigneur, donne-moi d’accueillir avec confiance la place qui m’est donnée à ce repas de noce, mais aussi à mon travail, dans ma famille… Donne-moi aussi de donner une juste place à ceux que je rencontre avec la logique de Jésus où les humbles sont honorés
  2. Le contrepied pour le maitre de maison :
    Alors que les invités sont bien remis à leur place, Jésus se tourne vers son hôte et le prend à contre- pied : mieux vaut inviter ceux qui ne peuvent pas rendre l’invitation ! Les amis, les frères, les parents, les riches voisins peuvent toujours rendre l’invitation mais l’on reste dans « l’entre-nous »… Les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles, ceux qui ne peuvent pas participer à la liturgie du Temple, ce sont ceux-là que l’on peut inviter : « Heureux seras-tu parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes ».
    Jésus dévoile à ses interlocuteurs la manière dont lui-même se comporte : n’est-il pas celui qui guérit les boiteux, les aveugles, les estropiés, les pauvres ? N’est-il pas celui qui se laisse inviter à prendre des repas chez Matthieu et tous ses amis publicains et pécheurs ? N’est-il pas celui qui donne tout, jusqu’à sa propre vie, par amour pour nous qui ne pourrons jamais lui rendre à la hauteur de son don ? N’est-il pas celui qui répond en haut de la croix au bon larron qui lui demande : « Souviens-toi de moi quand tu reviendras dans ton Royaume » « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

    Cet évangile de Luc nous ouvre bien un chemin à la suite de Jésus pour le rejoindre là où il est et dans ce qu’il fait. « Seigneur, donne-nous de servir humblement nos frères et sœurs, en pure gratuité, sûrs de la juste place qui nous est réservée, confiants que la joie d’être avec toi et tes amis sera au rendez-vous. Amen !

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