Chemin d’une baptisée un jour de Transfiguration du Seigneur

La Transfiguration du Seigneur est un vrai rendez-vous pour moi… Un vrai rendez-vous car c’est un jour de célébration de la Transfiguration du Seigneur que j’ai entendu cette voix qui me disait : “Vas-y. Il est temps !”

Une bénédiction inattendue

Il y a plusieurs années, un quelque chose m’est arrivé dans une chapelle. C’était un matin d’un mois de juillet pendant la messe qui s’y tenait.

J’étais en retrait de l’assemblée… à l’entrée, près du bénitier… Simple baptisée, je ne peux pas communier. Le prêtre se déplace dans la chapelle afin de porter lui-même la communion. Le voyant rejoindre le dernier rang, j’avance alors vers lui. Après avoir offert la communion à tout le monde, il me voit et, d’un mouvement de la tête, il me montre qu’il a compris [à mes bras croisés sur la poitrine]. Il me bénit.

Une bénédiction comme je n’en ai jamais reçue… Belle et particulièrement longue. Il pose d’abord une main sur ma tête en commençant à parler et puis c’est la patène qu’il pose en contact avec mon front, le haut de ma tête… Je ne me souviens pas des mots qu’il a prononcés pendant ce temps-là… Uniquement que cela a été long… Uniquement la fin avec le signe de la croix sur mon front : « Que tu sois sanctifiée au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et que la Paix du Christ soit toujours sur toi ».

Je suis saisie par cette bénédiction… Je suis habitée par un sentiment entre surprise, bonheur, émerveillement, ravissement et sérénité.

À la suite de la messe, j’ai échangé quelques mots avec ce prêtre à propos de cette bénédiction. Il m’a alors simplement répondu qu’il s’adapte et fais toujours suivant ce qui lui vient sur le moment… Et puis, comme s’il n’était qu’un simple témoin de ce qu’il s’est passé, il me dit : « C’est le Seigneur qui bénit ».

Jour de lumière et de questions

Le dimanche suivant, je vais à la messe dans notre église Saint-Denys de l’Estrée… Ainsi, je serai allée au moins une fois à la messe dans notre église cet été… Je me dis que la messe pour la célébration de la Transfiguration du Christ est peut-être celle qu’il ne faut pas manquer. (M’en allant en vacances la semaine suivante, c’est maintenant ou jamais…)

J’enfourche mon vélo et j’arrive à l’église à 11h25.

Dans la nef, je choisis une place plus proche de l’autel qu’à mon habitude, la statue de Jésus est dans mon dos.

Et… c’est pendant l’homélie… alors que je suis totalement à ma prière… que je ressens cette main qui se pose sur mon épaule. La pression est ferme, douce et chaleureuse… Une main que je reconnais. Et, intérieurement, j’entends très distinctement Sa voix (la voix est celle de Jésus, Notre Seigneur) qui me dit que je peux aller communier aujourd’hui… “Vas-y. Il est temps !”

La suite est moins “belle”, mais c’est aussi elle qui m’a poussée à écrire quelques lignes pour garder aussi une trace de ce jour-là.

Bien sûr, je n’ai pas osé (ni voulu) communier. Comme à mon habitude, je me suis avancée les bras croisés sur la poitrine.

Le prêtre a été extra. Tellement aux antipodes de la bénédiction que j’avais vécue quelques jours auparavant que cela m’a immédiatement emmenée dans le questionnement : il m’a signée le front et a juste dit “Au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. Amen”.

En retournant vers ma chaise, j’ai regardé la statue du Jésus dans la chapelle du transept nord et après avoir remercié le Christ dans une brève prière pour la semaine que je venais de passer, je lui ai demandé : “Pourquoi ?”.

Parce qu’il faut bien avouer que, sur le moment, j’étais déçue, tellement déçue de cette bénédiction si brève, aux mots si classiques et dans laquelle je ne voyais rien… À peine une miette par rapport à la bénédiction reçue quelques jours auparavant…

Et puis, c’est sur mon vélo, sur le trajet du retour, que j’ai compris.

Ce qui me semblait n’être qu’un minimum était en fait exactement l’essentiel de ce qu’il fallait. Une bénédiction comme en forme d’appel à la seule Trinité et dans laquelle j’ai lu que si je me sentais “insatisfaite” de cette bénédiction, parce qu’insuffisamment rassasiée, alors, je pouvais faire mieux… au moins un premier pas : celui d’aller voir un prêtre pour en parler.

Un sommet, et après ?

Pour être tout à fait honnête, ce dimanche-là, j’ai aussi eu peur. Peur lorsque j’ai entendu cette voix qui me soufflait d’y aller. Peur que cette voix qui m’invitait à aller communier sans délai m’annonçait aussi ma mort.

Aujourd’hui, je me dis que je l’ai entendue parce qu’elle était une marche qu’il fallait que j’ose gravir… et qu’il était temps.

Mon bonhomme de chemin continue… Souvent caillouteux, régulièrement chaotique… Il y a les pierres sur le côté du chemin… Les déserts… Les silences. Et puis, heureusement, il m’arrive de rencontrer des oasis auxquelles je peux me désaltérer. Cela fait du bien… 

Parfois, j’ai aussi l’impression d’être sur le haut d’une montagne. Cela ne dure pas… mais pendant quelques instants… comme bénie, je regarde l’horizon, savoure le rayon de soleil et rends grâce pour ce que je viens de vivre.

Aujourd’hui, je me rappelle pourquoi. Pourquoi je suis particulièrement attachée à cette fête célébrant le jour de Transfiguration du Seigneur.

Tu es la vraie lumière ♫

Tu es la vraie lumière jaillie dans notre nuit
Printemps de notre terre, c’est toi qui nous conduis
Tu es le beau visage, clarté dans le matin
D’un radieux message, nous sommes les témoins

Victoire qui délivre des marques du péché
Ta Pâque nous fait vivre en vrais ressuscités
Parole vivifiante, tu viens pour notre faim
dans notre longue attente, ton corps est notre pain

Tu fais de nous des frères rassemblés par la croix
Enfants du même Père, nous partageons ta joie
Merveille de ta grâce, tu viens nous libérer
Qu’en ton amour se fasse, Seigneur, notre unité

Tu es la vraie lumière Paroles : Dominique Ombrie – Musique : Jean-Sébastien Bach

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