La Sainte Tunique à la basilique d’Argenteuil

Au milieu des dizaines d’informations affichées dans notre église, je me rappelle de celle qui est sur un fond rouge foncé.

Nous sommes vendredi 2 mai et je vois que nous n’avons que jusqu’au 11 mai 2025 pour en profiter, alors je regarde mon emploi du temps et c’est la date du mardi 6 mai qui reçoit ma préférence.

J’y suis donc allée hier matin.

Mardi 6 mai 2025

Le ciel est un peu voilé. Pas grave, je mets mon imperméable dans mon panier de vélo. 9h00, je suis en retard à la messe. Je vais à la Basilique. Commencer cette journée avec la messe du matin, c’est ce dont j’avais envie. Après nous avoir parlé d’un vitrail mis en place très récemment, le père Claude (célébrant ce jour de la semaine) nous invite à profiter de plus près du nouveau vitrail de saint Étienne.

Après la messe, je m’assois avec un ami à une terrasse juste en face de la Basilique le temps de discuter un peu et de boire un café.

10h20

J’enfourche mon vélo et pars pour mon petit pèlerinage vers la Sainte Tunique à la basilique d’Argenteuil.

Par le chemin de halage, cela est très agréable. Le soleil est de sortie. Je ne croise que peu de personnes. À peine 7 kilomètres et j’entre déjà dans la ville. Me voilà sur la place de ce temple qui abrite la Sainte Tunique.

Pour deux euros, je m’offre le petit livret de l’événement. Je sais déjà qu’il viendra grossir ma boite des souvenirs que je conserve de manière si religieuse.

Sur place, il y a finalement peu de monde. Beaucoup de bénévoles, beaucoup de policiers. Je passe le portique de sécurité. Fouille de mon sac. Il fait beau. Très beau. Le soleil brille. Quelle belle journée.

En entrant dans la basilique, j’entends le chapelet qui s’égraine. Cela me permet de chanter un “Je vous salue Marie” et de prier un “Notre Père”. L’ambiance est à la prière. Je prends le temps. Je m’assois. Je prends des photos. J’ai dû mettre une vingtaine de minutes avant d’arriver jusqu’au passage de la porte en fer, ce passage qui nous amène juqu’au devant de la Sainte Tunique.

Lorsque je suis arrivée, il n’y avait pas grand monde dans la file qui emmenait vers la Sainte Tunique. À peine quelques personnes éparses qui se dirigeaient directement vers le fond de la basilique. Prenant le temps de vivre ce moment, j’ai laissé filer les minutes… Regardant enfin autour de moi, je vois une file qui ne s’interrompt plus. Les gens s’empressent au plus près de ce vêtement en lequel, nous voulons reconnaître la présence du Christ. Cette tunique tissée sans couture. Si elle lui a vraiment appartenu, je ne serai jamais plus près de sa présence physique que je ne le suis maintenant.

Je reste debout longtemps devant la Sainte Tunique. Comme je suis entrée dans ce petit espace en même temps que deux frères (dont je ne reconnais pas l’habit : une robe marron claire), les bénévoles ne me demandent pas de partir aussi vite que ce que je les ai vus faire avec les précédents, ceux qui étaient là avant moi. Je peux rester tout le temps que je veux… 5 minutes ? 10 minutes ? Je ne sais pas mais je reste… Je prends d’abord des photos… et je prends un temps de prière ensuite… Mes yeux sont tout ouverts… Mon cœur aussi. Après être restés debout devant la Sainte Tunique, certains vont se recueillir à genoux devant la vitrine qui l’enferme, la protège. Mais pas moi. La contempler d’où je suis me va très bien. Et je ne serai jamais plus près du Christ que je ne le suis maintenant. “Pas assez digne” non plus ? Les mots effleurent ma pensée et je me dis que je le suis tout à fait. Sans doute moins que certains autres, mais où je suis, je suis bien et à ma place… Alors, je prie d’où je suis. Et je rends grâce d’avoir pu venir.

Dans une rencontre fortuite que je déclenche en lui proposant de prendre ma place plus centrale, un des deux frères m’attrape le poignet et, alors que je fais mine de partir, il me dit de rester. Je me sentais isolée au milieu des personnes présentes et voilà que cette main, qui me rattrape, me fait l’effet d’être secourue. Ferme et chaleureuse, je reste marquée de la bienveillance de ce geste dans lequel j’ai immédiatement reconnu Sa Présence.

Plus loin, les gens font la queue afin de vivre le sacrement de la Réconciliation. Il y a deux files. Je me rappelle avoir lu qu’on peut obtenir l’indulgence plénière ici. L’ayant vécue par mon pèlerinage à Rome en janvier, je me rappelle comme ce temps était un vrai temps de réconciliation. J’espère que ceux que je vois ici vivront cette même chaleur et cette même joie.

Me dirigeant doucement vers la sortie, je me dis que je reviendrai dans les prochains mois… pour encore mieux profiter de cet endroit lorsqu’il sera vidé de tous ces visiteurs.

Les vitraux sont de plusieurs styles et magnifiques. Derrière une tenture, je vois ces vitrines dans lesquelles il y a des reliques (je ne sais pas lesquelles elles sont). La chapelle de saint Joseph et la chapelle de la Sainte Tunique sont remplies d’ex-voto. Les peintures murales méritent que l’on prenne le temps aussi. Les pommeaux de la montée à la chaire attirent mon œil.

Tellement de choses sur cette matinée que je viens de vivre… que je me garde le reste… juste pour moi… très égoïstement… et comme un trésor qu’on souhaite protéger.

Bonne journée et, où que vous alliez, je vous souhaite un très bon pèlerinage.

👉 Aller sur le site Internet de l’Ostension de la Sainte Tunique à la Basilique d’Argenteuil

Je mettrai des photos en illustration de ce billet après la fin de l’Ostension de la Sainte Tunique
(après le dimanche 11 mai 2025)