Relecture de l’ordination épiscopale d’Étienne Guillet (par Claude Charvet sj)

Je me permets quelques points de relecture du grand évènement que nous avons vécu.

La foule était là

4000 personnes, comme la seconde multiplication des pains, dans sa plus grande diversité : antillais, africains, gaulois, européens, chrétiens de rites orientaux et de confession différentes, musulmans, juifs… La longue procession des offrandes disait bien cette diversité et cette surabondance. L’entrain des choristes rendait cette foule jubilante, disponible pour dire sa joie, heureuse de proclamer sa foi. Les gens du cirque

Le rituel d’ordination

Il a été mené de façon simple et très personnalisée : les questions posées par Laurent Ulrich étaient nombreuses et lourdes de responsabilité. Les réponses d’Étienne « je le veux » sonnaient justes et libres. Le tutoiement humanisait bien l’engagement des deux hommes. La litanie des saints aux rythmes africains permettait d’invoquer les saints de toute l’histoire de l’église et en même temps de découvrir les vitraux de la basilique avec tous ces saints, si proches, si lumineux : Étienne était allongé de tout son corps sur son tapis, fragile, immobile, comme en osmose avec tant de témoins. Le silence pendant l’imposition des mains rendait ce moment à la fois solennel mais aussi fraternel : 35 évêques accueillaient un nouveau frère. Marc Stenger a suscité l’étonnement d’Étienne en posant sur sa tête son unique main : son hémiplégie du côté gauche lui permet de servir encore et d’accueillir un frère dans l’épiscopat. La prière consécratoire prend alors une grande force : c’est bien l’Esprit qui est à l’œuvre dans la faiblesse d’Étienne pour qu’il devienne évêque. Les autres signes sont alors posés : l’huile du Saint Chrême sur la tête, l’évangile au-dessus de la tête, l’anneau, la mitre, la crosse : il peut alors s’assoir sur son siège épiscopal et présider l’assemblée… Voilà notre nouveau pasteur qui célèbre l’Eucharistie avec tout ce peuple !

Le générique de fin est forcément long

(On a déjà dépassé 3 heures de célébration)
Étienne va bénir les participants dans les trois lieux chauffés : la salle de la Légion d’Honneur et les deux chapiteaux extérieurs : il est ovationné chaque fois longuement. Il revient remercier et bénir les 1500 personnes qui sont au froid dans la Cathédrale… C’est direct, joyeux, chaleureux… Les circassiens peuvent enfin lui faire la fête quand il peut sortir sur le parvis : musique, cracheurs de feu, jongleurs, danseurs : un vrai bonheur ! Étienne et sa famille proche, tous ceux qui sont venus de près ou de très loin, sont dans une joie immense… On peut trinquer, s’embrasser, se retrouver, fraterniser… Une foule en liesse, comme une Pentecôte, même s’il ne fait que 3 ou 4°C sur le thermomètre.

Quelques petits signes prometteurs pour ce début d’épiscopat

Étienne confirme Bertrand Collignon comme vicaire général et Miranda Cartier comme déléguée générale pour le diocèse. Il garde pour un an le même Conseil épiscopal : il y a une continuité avec Pascal Delannoy, son prédécesseur. Ils ont su bien organiser son ordination. Il prend son temps pour découvrir son peuple, ses prêtres, ses diacres, ses collaborateurs.

Étienne a le contact facile, simple, chaleureux. Il est heureux dans la rencontre et a envie d’écouter ce que chacun vit. C’est un pasteur qui se nourrit de l’Évangile et qui veut le partager avec tous…

Étienne, avec son dynamisme de quadra, va nous bousculer pour secouer les structures trop cléricales qui peuvent nous renfermer sur nous-mêmes, nous faire avancer vers une église plus synodale où chaque baptisé peut prendre sa place, profiter de l’année jubilaire 2025 pour découvrir les forces vives de son diocèse et les appeler comme pèlerins de l’Espérance.

J’ai eu la joie de rencontrer une cousine germaine d’Étienne, Émilie, que j’avais mariée avec Charles-Étienne, il y a 20 ans, et leurs quatre enfants et de retrouver une partie de sa famille. Après le pot dans la salle paroissiale, nous sommes allés au repas de fête à Saint-Jean-Baptiste de La Salle avec la famille et les invités de Trappes et des Yvelines… Là encore, la joie et la simplicité étaient présentes : le papa d’Étienne prenait le temps de faire le tour des tables pour rencontrer les convives et montrait combien il avait tissé des liens forts avec les anciens paroissiens de Trappes… On va pouvoir l’accueillir aussi à Saint-Denis.

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