Note par Raymonde – Le père Claude Charvet sj étant malade, c’est Peterson Alcius sj qui s’est rendu disponible pour ce rendez-vous de célébration chez nos voisins protestants où il a fait la lecture de l’homélie du père Claude sj au moment de la prédication. Sur la photo d’illustration, Peterson Alcius sj est au pupitre.
« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée »
(Saint Jean 2, 1-11)
C’est le dernier mot du texte « Ses disciples crurent en lui » qui peut devenir pour nous le chemin pour avancer dans notre façon de grandir dans la foi, de devenir disciple de Jésus aujourd’hui.
La place de Marie
Marie n’est pas appelée par son prénom, mais elle est désignée comme « la mère de Jésus », celle qui est invitée au mariage, celle qui constate « Ils n’ont pas de vin » tellement ces noces durent une semaine et que les invités en profitent bien, épuisent les réserves de la terre, épuisent l’alliance de Dieu avec son peuple. La mère de Jésus demande à ceux qui servent d’écouter Jésus, et de faire ce qu’il dit : « Tout de ce qu’il vous dira, faites-le ». La mère de Jésus est la première à croire ce que Jésus peut faire, elle nous oriente vers lui, vers l’écoute de sa parole, vers sa manière de faire la volonté du Père. Marie peut être désignée par Jésus : « Femme » parce qu’il voit en sa mère la croyante, la disciple, celle qui a cru que l’Esprit Saint la rendait mère du Fils de Dieu. Au fond, la mère de Jésus, à Cana comme au pied de la croix sur le Calvaire où elle aussi, présente près de son Fils, est l’exemple de celle qui peut donner sa vie par amour en écoutant Jésus et en donnant sa vie pour accomplir sa Parole. Elle est celle qui accomplit ce qu’elle dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».
La place de Jésus
Jésus est d’abord l’invité qui vient avec ses disciples, celui qui prend cette semaine pour faire la fête, danser, manger, boire, vivre pleinement cette alliance de Dieu avec ceux qui s’aiment, ce repas des noces de Dieu avec l’humanité. Il vit avec plénitude ce temps de grâce et trouve sa mère presque rabat-joie : « Ils n’ont plus de vin », trop angoissée devant les débordements des plaisirs du monde, les catastrophes que les hommes savent provoquer par la violence de la surconsommation de vin, de drogues, d’amour ou de guerre. En entendant sa mère, il sait reconnaitre aussi en elle celle qui « écoute la voix du Seigneur » et il reçoit sa Parole comme une invitation à mettre en œuvre la volonté de son Père, à devenir le serviteur de son Père. Alors ses deux paroles à ceux qui servent sont décisives : « Remplissez d’eau les jarres. » « Maintenant, puisez et portez-en au maître du repas ».
Les serviteurs
Jésus a trouvé en ceux qui servent (serait-ce chacun de nous » ?) des personnes qui font le travail manuel demandé une façon de collaborer avec Jésus à la construction d’un monde de fraternité et de justice, ils transforment des objets sacrés (pour les purifications rituelles) en objet qui permet la consommation courante offerte à tous (400 à 500 litres de vin). Le maître de maison est surpris, Il trouve le vin merveilleux, qui bouleverse les habitudes : « Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
C’est sans les serviteurs qui sont les plus surpris : ils ont fait le travail austère et fatiguant de porteurs d’eau. Ils obéissent jusqu’au bout en puisant cette eau et en la portant et c’est en la portant qu’ils deviennent témoins que l’eau remplie des jarres devient du vin quand ils la servent. Ils obéissent à la Parole de Jésus, en puisant et en servant, ils voient que ce geste de service devient le lieu de passage de l’eau en vin, comme ce sera de la parole de Jésus sur le vin à la Cène « ceci est mon sang, le sang de l’alliance nouvelle ». Le vin devient du sang :« Il est grand le mystère de la foi ». Ce’ sang versé va sauver ceux qui en boivent et réaliser la béatitude : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. »
Voilà comment ce matin nous pouvons trouver notre place de disciple. Regarder la mère Jésus qui nous invite à vivre et à croire comme des serviteurs de son fils « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Amen.