Le service-photos et moi

Aujourd’hui, je réponds à cette question : “Ça te fait quoi intérieurement lorsque tu passes toute la messe à photographier ?”

À vrai dire, je suis comme dans une bulle personnelle et intemporelle. Je sens mon cœur qui cherche à saisir ce que mes yeux n’arrivent même pas à percevoir.

Je ne sais pas pourquoi d’autres prennent des photos, mais de mon côté, je n’ai que peu de mémoire visuelle alors photographier, ça m’aide à me souvenir.

La première fois que j’ai rendu un service-photo pendant la messe, c’était à la sortie du confinement… Je me souviens que pour pouvoir mieux me souvenir de cette première messe, j’avais demandé au prêtre si je pouvais faire quelques photos. Il avait accepté. Pour l’occasion, j’avais emprunté un appareil reflex numérique et je me suis remplie le cœur de ces minutes que j’avais attendues pendant des mois enfermée dans mon appartement… et qu’on se le dise : je ne suis pas photographe (… et je sais que mon service est tout à fait amateur)…

Aujourd’hui, mon objectif n’a pas beaucoup changé : il est toujours question de récolter des souvenirs… mais pour mieux les offrir aussi.

Ce que je préfère dans ce service ? Sans doute réussir à faire plaisir à qui souhaite aussi garder une image de ce temps si particulier.

Alors qu’auparavant, j’étais régulièrement l’initiatrice de ma venue, depuis deux ans, je préfère répondre à l’invitation qui m’est faite à rendre ce service. Aussi, si vous me voyez avec un appareil photo pendant la messe, c’est qu’un prêtre m’aura demandé ce service. Si je n’y suis pas, c’est qu’il en aura été autrement.

Souhaiter recevoir une invitation à rendre ce service est quelque chose qui m’est venue avec le temps. Si au début je (me) rendais ce service et en distribuais les fruits, je me suis très vite retrouvée face à quelques-uns qui n’appréciaient pas ma présence à la messe de cette manière. C’est vrai. On ne se connaît pas. On ne sait pas que ce que je fais est fait uniquement pour la transmission du beau et je comprends qu’on puisse même être simplement gêné(e) d’être photographié(e).

Souvent, vous pouvez voir une photo de Jésus au milieu de mes clichés parce que, finalement, en capturant tous ces instantanés de messe, c’est toujours lui que je cherche. À ce propos, j’aimerais dire à ceux et celles que je photographie que s’ils (et elles) se voient dans les clichés que j’ai faits, c’est parce que j’y ai justement reconnu la présence du Christ. Et, oui, je vous regarde. Je vous regarde intensément parce qu’en vous je le reconnais aussi. Et oui, si vous vous voyez, c’est que je vous ai vu beaux et belles avec lui.

Certains et certaines paroissiennes m’ont signifié leur souhait de ne pas être photographiés ou de ne pas voir leurs photos diffusées sur Internet. Sachez que je reconnais votre droit et que je m’appliquerai toujours à ne pas y déroger.
En revanche, j’aimerais attirer l’attention de ces quelques-uns et quelques-unes pour leur demander si ils (et elles) m’autorisent à transmettre ces photos de leur personne aux archives diocésaines ? Parce que, depuis cette année, je m’applique à laisser une trace de la vie dans notre paroisse à cet endroit-là aussi. Et même si c’est un témoignage qui est surtout voué à prendre la poussière, il est aussi ce souvenir de notre regard sur notre église et cela réchaufferait mon cœur de nous y savoir tous présents.

Voilà en quelques mots pourquoi je le fais et comment je vis intérieurement le service-photos que je rends pour notre paroisse.

A bientôt,