« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde »
Jésus Christ selon saint Marc 13, 24-32
Nous voici déjà dans la liturgie qui marque la fin de l’année liturgique. Plusieurs textes de ce jour nous parlent de l’apocalypse, non pas pour nous faire peur, mais pour nous réveiller, nous alerter et nous bousculer.
Les images utilisées par Jésus, dans la première partie de l’Évangile d’aujourd’hui, nous laissent bouleversés : le soleil s’obscurcit, la lune ne donne plus de lumière, les étoiles tombent et les puissances des cieux sont ébranlées (cf. Mc 13, 24-25). Jésus vit dans un monde de désespoir : l’occupation romaine, la pauvreté…
C’est le premier aspect de la Parole : les souffrances d’aujourd’hui, nous les connaissons bien. Nous sommes dans une histoire marquée par les violences, les souffrances et les injustices, de tous ceux qui attendent une place dans notre société, dans l’attente d’une libération qui ne semble jamais venir.
Qui sont-ils ? Avant tout, ce sont les pauvres, qui sont blessés, opprimés, dépossédés de leurs droits fondamentaux, les plus fragiles qui peuvent être asservis par les puissants. La Journée Mondiale des Pauvres, que nous célébrons aujourd’hui, nous demande de ne pas détourner le regard, de ne pas avoir peur de regarder de près la souffrance des plus fragiles, pour lesquels l’Évangile d’aujourd’hui est très actuelle. Le soleil de leur vie est souvent obscurci par la solitude, et c’est leur existence même qui est bouleversée. Tout cela à cause de la précarité à laquelle ils sont souvent contraints, victimes de l’injustice sociale, de la méconnaissance de leurs droits et des procédures administratives complexes.
Le deuxième aspect de la Parole de ce Dimanche c’est l’espérance. Le prophète Daniel nous parle de réconfort dans la première lecture, d’espérance et de confiance. Au cœur de la détresse et des bouleversements, ces textes nous annoncent un monde nouveau qui va naitre bientôt : ouvrons les yeux, ouvrons notre cœur pour nous préparer à accueillir Jésus notre sauveur qui vient dans la lumière.
Cette espérance – “la ligne continue” si l’on revient aux origines hébraïques du mot “Espérance” – nait de l’Évangile, ne consiste pas à attendre passivement que les choses soient meilleures demain, ce n’est pas possible, mais à concrétiser aujourd’hui la promesse de salut de Dieu. L’espérance chrétienne n’est pas, en effet, un optimisme béat, de ceux qui espèrent que les choses vont changer et qui, entre-temps, continuent à attendre que cela change tout seul. C’est un engagement de tous les jours, qui consiste à construire, avec des gestes concrets fraternels, à marcher vers le Royaume d’amour, de justice et de fraternité que Jésus a inauguré. En ne jugeant pas, par exemple, son prochain dans la précarité, en donnant de son temps, en faisant un don à une association compétente (à la banque alimentaire de la paroisse, au Secours catholique – tous deux présents dans notre église aujourd’hui -), en priant pour eux. Nous pouvons concrètement apporter un réconfort aux personnes en précarité.
Le Christ nous rappelle que même de la souffrance peut naître la vie abondante et l’espérance. Frères et sœurs, portons-ce regard d’espérance au monde avec les précaires comme le souligne le Pape François : « Parce que parmi eux, auprès des pauvres, se trouve Jésus, parce que là, en eux, se trouve Jésus, qui nous attend ».
AMEN