Dimanche 17 novembre 2024 – 33e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du P. Claude Charvet sj

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde »
Jésus Christ selon saint Marc 13, 24-32

Les générations qui lisent des livres et BD ou regardent les films de science-fiction sont plus à l’aise que notre génération avec les images qui sont utilisées dans le livre de Daniel ou le passage d’évangile d’aujourd’hui… Il faut donner quelques clés de lecture pour nous ouvrir sur le message qu’ils nous délivrent.

  1. Des savants nous disent qu’il y a 15 milliards d’années il y aurait eu une formidable explosion, un « bing bang » mettant en place des mondes en expansion. Le système solaire avec la création de de la terre daterait de 4 milliards d’années ; la naissance de l’homme il y a un peu plus de 100 000 ans. Les images bibliques résument la création du monde en sept jours avec dix paroles. La première Parole de Dieu « Que la lumière soit ! Et la lumière fut » signifie que le Fils de l’homme est bien au début de l’histoire. Les images des prophètes Ezéchiel et Joël sont claires : Le soleil rythme la succession des années et la lune celle des mois. S’ils ne brillent plus le jour et la nuit, le temps cesse de s’écouler. Par ailleurs, les étoiles marquent la distance entre le ciel et la terre ; si elles tombent, cette distance est effacée. La disparition du temps et de l’espace signifie la fin de l’histoire de l’homme. Alors le Fils de l’homme peut « venir dans les nuées avec grande puissance et grande gloire ». Son action était déjà visible dans les exorcismes et les guérisons de Jésus. La mort et la résurrection de Jésus montrent le désir de Dieu de rassembler « des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel » tous ceux et celles qui sont ouverts à la venue du Fils de l’homme à jamais vainqueur de la violence et de la destruction. Les images bibliques disent une immense espérance que tout lecteur qui vit de la Parole de Jésus, fils de l’homme et fils de Dieu, fait partie de « cette génération qui ne passera pas ».
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  2. La comparaison avec le figuier « dont les branches deviennent tendres et que sortent les feuilles : vous savez que l’été est proche ». fait changer complètement l’atmosphère : plus question de catastrophe, de violence et d’abomination… La venue finale du Fils de l’homme est progressivement préparée au cours de l’histoire des hommes. On renoue avec les paraboles de la croissance et de la germination, avec les choses les simples de la vie quotidienne… Un jour viendra où le Fils de l’homme sera très proche, à notre porte. A nous de ne pas dresser des distances trop grandes entre la campagne et la ville pour ne plus voir les figuiers annoncer l’été ; à nous de ne pas dresser des frontières impossibles à franchir entre les nations du monde entier qui doivent se rassembler pour contempler la venue du Fils de l’homme. C’est aujourd’hui la journée des Pauvres où le Secours Catholique, une association de personnes qui s’engagent avec des pauvres pour que le logement, les soins médicaux et l’hygiène, l’apprentissage de la langue, la réinsertion sociale restent des priorités. Nous sommes invités à les rejoindre.
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  3. Enfin, ce jour viendra, mais nul ne le connait. Consentir à un certain non-savoir est difficile pour les scientifiques et les mal-croyants que nous sommes. Les textes d’aujourd’hui nous invitent à laisser définitivement la question du moment au Père. Jésus lui-même accepte de ne pas le connaître et de s’en remettre entre les mains du Père. « Père en tes mains je remets mon esprit » Amen.