La prière universelle, comment est-elle écrite ?

Voilà un moment dans la messe qui est bien distinct… Le moment où l’assemblée unit sa prière pour la porter directement à Dieu ; une prière avec notre actualité contemporaine et les mots de notre quotidien.

Ma paroisse fait partie d’une Unité pastorale qui a choisi de faire rédiger les prières universelles pour la messe dominicale par des personnes spécialement choisies (issues de différents groupes dans nos paroisses) et avec un roulement (suivant les événements liturgiques, pastoraux, à l’international). Ces personnes sont d’horizons bien multiples.

La prière universelle a une saveur singulière parce qu’elle est directement ancrée dans notre siècle, notre quotidien, pour nous et nos contemporains, pour ceux que nous connaissons et ceux que nous ne connaissons pas. Comme un seul cœur réuni pour une communion de prière directement tournée vers le Père, le Fils, le Saint Esprit. Elle est là, la prière universelle…

Par sa rédaction, la prière universelle se doit d’être facilement compréhensible du lecteur (qui n’est pas le rédacteur) et de l’assemblée qui l’écoute. Ce qui veut dire que nous faisons particulièrement attention aux phrases. Leurs tournures ne sont pas alambiquées et le phrasé compréhensible de celui qui écoute (parce que lire et écouter, ce n’est pas la même chose).

Le Missel Romain donne des informations précises à ce sujet : je les appelle « les règles incontournables ».

La prière universelle

69. Dans la prière universelle, ou prière des fidèles, le peuple répond en quelque sorte à la parole de Dieu reçue dans la foi et, exerçant la fonction de son sacerdoce baptismal, présente à Dieu des prières pour le salut de tous. Il convient que cette prière ait lieu habituellement aux messes avec peuple, si bien que l’on fasse des supplications pour la sainte Église, pour ceux qui nous gouvernent, pour ceux qui sont accablés par diverses misères, pour tous les hommes et pour le salut du monde entier.

70. Les intentions seront habituellement :
a) pour les besoins de l’Église;
b) pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier ;
c ) pour ceux qui sont accablés par toutes sortes de difficultés ;
d) pour la communauté locale.

Toutefois, dans une célébration particulière, comme une confirmation, un mariage ou des obsèques, l’ordre des intentions pourra s’appliquer plus exactement à cette occasion particulière.

71. C’est au prêtre célébrant de diriger la prière, de son siège. Il l’introduit par une brève monition qui invite les fidèles à prier. Il la conclut par une oraison. Il faut que les intentions soient sobres, composées avec une sage liberté et en peu de mots, et qu’elles expriment la supplication de toute la communauté.

Elles sont dites de l’ambon, ou d’un autre lieu approprié, par le diacre, un chantre, un lecteur ou un autre fidèle laïc.

Le peuple, debout, exprime sa supplication, soit par une invocation commune après chacune des intentions, soit par une prière silencieuse.

Voilà qui est donc posé : les intentions de prière sont la prière du peuple (nous, fidèles et laïcs) en réponse aux Écritures (les textes du jour) à quatre destinations différentes. Elles sont écrites pour être compréhensibles, en peu de mots (voilà qui est subjectif) pour/par toute l’assemblée.

De ma pratique personnelle à ce type de rédaction, voici ce que j’ai retenu et la manière dont je m’y prends :
(Notez bien qu’il s’agit de ma façon personnelle et qu’il existe bien d’autres manières de faire. J’ai cette certitude que chacun développe sa propre façon de faire au fil du temps)
● Pour une prière universelle, le nombre des intentions peut varier de trois à cinq : trois si l’essentiel y est dit, cinq si l’actualité est si présente que cela ne peut pas être autrement. Par exemple lorsqu’un groupe souhaite faire porter par l’assemblée une intention de prière pour son œuvre, elle en propose donc une supplémentaire.
Voilà comment peut être déterminé le nombre d’intentions de prière.

● Ma règle toute personnelle (je ne sais pas si elle est généralisée), c’est que je ne décide pas toute seule des sujets portés dans la prière universelle. Je le fais en discussion avec une autre personne. En en discutant avec quelqu’un qui est déjà sensibilisé au contenu de la prière universelle (laïc, prêtre, sœur, frère), cela permet de mieux la préparer pour l’assemblée.

● Pas d’amalgame : lorsque je rédige une prière pour ceux qui sont malades et souffrent. Je la tourne essentiellement vers eux. Je n’y inclus pas ceux qui souffrent parce qu’ils vivent dans un pays en guerre ou ceux qui souffrent parce qu’ils dorment dans la rue. Il me semble important que l’intention de prière soit un éclairage particulier ; celui de mettre en lumière. (Si tout est mis en lumière, alors on se perd et on ne sait plus ni pour quoi ni pour qui on prie.)

Niveau Débutant

● Si vous êtes en train de lire cette page, c’est que vous cherchez peut-être des informations qui vous permettront de faire au mieux…
Pour vous aider, voici un paragraphe qui explique comment cela se passait lors de mes premières années, quand je participais une fois par mois à la rédaction de la prière universelle.

1) Se souvenir des sujets à aborder :
a) besoins de l’Église,
b) dirigeants, politiques et salut du monde entier,
c ) pour ceux qui sont accablés par toutes sortes de difficultés,
d) pour la communauté locale.

2) Lire les textes du dimanche concerné
C’est eux qui nous guident. Voir le site .AELF., l’incontournable si on n’a pas un missel de l’année ou un « Prions en Église » sous la main.

3) Choisir les sujets 
Penser à vérifier s’il n’y a pas un quelque chose particulier : journée mondiale, actualité locale/nationale/mondiale… et, bien sûr, s’il y a un grand événement liturgique, ne pas manquer de l’évoquer.
Je me souviens qu’au tout début de mes participations à la rédaction de la prière universelle, la personne qui m’emmenait dans le partage de cette rédaction me disait régulièrement : « Tiens… Va voir sur le .site Jardinier de Dieu.… Regardons leurs sujets d’intention de prière pour cette semaine ».

4) Spécialement pour les débutants
Si vous en avez besoin, vous pouvez vous aider en cherchant sur Internet « Prière universelle + date ». Un certain nombre de paroisses aura peut-être déjà rédigé la sienne et cela pourra vous aider. Bien sûr, il n’est pas question de simplement recopier les intentions de prière que vous aurez lues sur un site mais de vous familiariser peu à peu avec la rédaction de ce texte qui sera ensuite porté par votre communauté.

Notez que je déroge à cette règle pour une intention de prière particulière : celle du pape (lorsque je pense à aller la voir). Chaque mois, vous pouvez la retrouver sur le site du .Réseau Mondial de Prière du Pape.. Dans ce cas, je commence l’intention de prière en introduisant celle du pape et je la copie-colle à la suite sans en changer un mot. Si je lis l’intention de prière du pape alors que j’ai déjà rédigé sur ce même sujet, je conserve toujours l’intention que j’ai moi-même rédigée (que je peux modifier si je m’aperçois, à la lecture de l’intention du pape qu’elle manque d’un élément essentiel).

5) Lorsque toutes les intentions de prière sont rédigées, laissez-vous le temps de la relecture (plus tard : le lendemain) avant de la transmettre au prêtre pour validation… Cela vous permettra de corriger quelques tournures de phrases, de mieux adapter le vocabulaire à votre assemblée (enfants, non-lettrés, étrangers…), etc.

6) La validation se fait toujours par un prêtre. Dans notre paroisse, c’est le curé qui a pris cette charge.

A savoir

La forme des intentions de prière est homogène sur la prière universelle. Comprendre que leurs longueurs sont similaires et que la forme de leur rédaction l’est aussi.

Exemples :

1/ Lorsque nous choisissons de commencer avec « Seigneur Jésus, », toutes nos intentions de prière devraient commencer ainsi. La suite doit expliquer la situation. Et pour finir, vers quel avenir tend la prière. Quelle est la demande ? Que souhaite porter l’assemblée ?

2/ Une deuxième façon de commencer l’intention de prière (et donc toutes celles de la prière universelle) est d’introduire l’intention de prière avec un morceau de verset tiré des textes du jour. La construction de la suite se fait ensuite de manière similaire à la 1re proposition.

3/ Une troisième façon de faire est de commencer plus librement avec une expression de la vie courante.

4/ Avec la pratique de cette rédaction, on peut alors se rendre compte que la prière universelle peut prendre d’autres formes… Tout en se rappelant qu’il ne faut pas oublier ce qui nous est indiqué directement dans le Missel Romain. (voir plus haut)

Aujourd’hui

J’écris encore des intentions de prière même si elles ne font pas partie des prières universelles lues à l’église… Aujourd’hui, je m’y prends un peu différemment. Moins réfléchie, cette rédaction m’est plus instinctive. Elle est régulièrement le résultat de mon temps de prière pour le dimanche à venir. C’est ce que j’appelle « Note par Raymonde – mon intention de prière personnelle » (dans un encadré rose) en dessous des prières universelles mises en ligne.


Exemples visuels de PU


(Notez que les prières universelles données en exemple ont été rédigées afin d’être lues et comprises par des enfants. Elles n’ont été choisies ici que pour une compréhension “visuelle” de leurs structures.)

add-on “Et la lecture ?”
“Un vrai temps de prière !”


Si je le signale, c’est qu’il m’est encore arrivé récemment
de ne pas comprendre un seul mot prononcé
lors de ce moment que j’apprécie tant.

Alors, oui…
Je crois qu’il est bon d’ajouter qu’avant de la lire devant l’assemblée,
le lecteur devrait s’imprégner de ce qui a été écrit
afin de ressentir au mieux ce service
comme l’exclamation de la prière de tous les paroissiens.

Et, au moment de la lecture, que le lecteur puisse
être lui-même dans un temps de prière
personnelle, universelle : en communion avec l’assemblée
avec un soin particulier pour
une lecture qui prend son temps et une prononciation appliquée.

Merci à chacun pour le service que vous rendez :
accompagnement, rédaction, correction, lecture ou partage.