« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jean 1, 1-18)
Pour entendre ce commencement de l’évangile de Jean, il nous faut partager l’expérience des bergers saisis par la joie et l’allégresse, partant en hâte à Bethléem chercher le nouveau-né. Il nous faut regarder longuement Jésus emmailloté et couché dans une mangeoire avec les yeux de Marie et de Joseph qui sont tellement heureux de devenir parents. Une catéchiste nous disait en recevant la carte de Noël avec deux des vitraux de la nativité et le texte du Prologue de Saint Jean à l’intérieur : « Si, à la place du mot ‘ Verbe’, tu mets Jésus, les enfants comprennent vraiment tout le texte. » Essayons
« Au commencement était Jésus, et Jésus était auprès de Dieu, et Jésus était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie et la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.»
Alors pour les bergers, pour Marie et Joseph, pour chacun de nous, au cœur de la nuit la plus longue, des ténèbres les plus épaisses, la naissance de Jésus surgit comme la Lumière, comme au premier jour de la Création. « Jésus était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde. »
Nous sommes alors invités à deux déplacements :
1. « A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » Comme Jésus nous sommes nés de Dieu, aimés par Dieu, animés par l’Esprit de Dieu. Et nous avons à le devenir chaque jour un peu plus, en aimant comme lui, en devenant lumineux comme lui. Voilà la bonne nouvelle de Noël : nous ne sommes plus orphelins, abandonnés ou désespérés. Nous sommes enfants de Dieu et rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. « Moi, je serai pour vous un père et vous serez pour moi un fils une fille bien-aimée ». Voilà la joie de Noël qui peut grandir en nous et porter lentement et longuement des fruits en abondance.
2. « Jésus s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ». Nous voyons sa gloire ce matin, emmailloté dans sa mangeoire, totalement dépendant de Joseph et de Marie, les bergers apportant leur émerveillement et les produits de leurs troupeaux. Nous voyons la gloire de Jésus dans toute personne dépendante chez elle, à l’hôpital ou dans la rue et nous ne voulons pas la laisser seule : un aidant, un soignant, un passant vient soulager cette dépendance. Nous voyons la gloire de Jésus et le travail de l’Esprit de Jésus quand le cœur des pères revient vers leurs enfants et la famille peut se reconstruire, quand les rebelles et les ennemis reviennent à la sagesse des justes et parlent enfin de paix. Nous voyons la gloire de Jésus quand il n’y a plus de larmes sur les visages, quand la tendresse fait vivre, quand l’amour est partagé.
Merci Jésus d’être avec nous depuis le commencement. Merci d’être le Fils unique qui est dans le sein du Père et qui nous fait connaître ton Père. Jésus, Merci de nous donner le goût d’aimer comme toi.